Episodes

  • L’histoire d’un château de famille en Anjou
    Feb 24 2022

    Le château du Breil, à La Salle de Vihiers, en Anjou, est cité pour la première fois dans un texte en 1410. En 1539, il est le siège d’une seigneurie. 

    C’est en 1718 que le Breil devient véritablement une résidence permanente pour abriter la retraite paisible de deux veuves de magistrats angevins, les frères Prégent. Cette famille va posséder le Breil près d’un siècle, sans toutefois y résider d’une façon régulière, occupés ailleurs par leurs charges à la Cour des comptes de Bretagne.

    En 1811, le Breil devient la résidence permanente d’un homme jeune de 24 ans, Désiré Gontard de Launay, fils d’un petit seigneur voisin de Neuvy-en-Mauges, ancien avocat, apparenté à plusieurs familles ayant donné des maires à Angers.

    Désiré et sa femme s’installent dans leur nouvelle demeure et leurs huit enfants y naissent successivement. En 1809, il est nommé maire de la commune de La Salle de Vihiers. Il restera en fonction jusqu’en 1852.

    En 1858, le Breil est vendu par un échange de terres à une illustre famille d’Anjou, les Terves, une ancienne famille féodale connue depuis 1135. Pendant que son fils Roger répond à l’appel du pape Pie XII pour défendre ses Etats contre les menées de Garibaldi, Victor de Terves décide de transformer l’austère petit château de campagne en une spacieuse demeure, à l’élégante façade, dans un style néo-renaissance, propre aux visions “réactionnaires” de la noblesse du temps.

     En 1888, il vend sa propriété au comte François de Maillé de la Tourlandry qui appartient à une des plus illustres et anciennes familles de l’Anjou.

    Le nouveau propriétaire du Breil a 35 ans. Outre le château, la propriété comprend neuf métairies, s’étendant sur 352 hectares. En 1895, François succède à Roger de Terves à la mairie du village.

    Philippe Mascaro conte la vie d’une famille vouée au bien public qui connaît son lot de peines et de drames, notamment au cours de la période 1914-1918. François de Maillé de la Tourlandry quitte ses fonctions de maire en 1930 et le château est vendu à un pharmacien de Cholet en 1939. Il était l’un des « derniers seigneurs ».

    Show More Show Less
    19 mins
  • Le destin de la petite cigarière de Séville !
    Feb 22 2022

    Le destin de la petite cigarière de Séville

    L’histoire de Carmen est un raccourci saisissant des tribulations de la misère et de la quête du bonheur. Son grand-père a quitté le Piémont italien pour un sort meilleur en Espagne. Dès l’âge de 13 ans, elle est l’une des 6000 ouvrières à confectionner des cigares dans la Manufacture royale de tabac de Séville.

    En 1882, elle épouse Manuel qui travaille à la fonderie de l’Arsenal de Séville à la fabrication de munitions et d’obus de canons.

    En 1891, poussés par l’espoir d’une vie meilleure, le couple embarque sur un bateau à vapeur avec leurs enfants pour descendre le Guadalquivir jusqu’au port de Cadix qui s’ouvre sur l’Océan Atlantique. De là, un autre bateau leur permet de gagne le port de Mahon, capitale de l’île de Minorque. Manuel a trouvé un emploi à la forteresse de la Mola, un monument considérable, entouré de hautes murailles avec des batteries de canons, construit pour se protéger contre d’éventuelles agressions de la marine anglaise.

    Philippe Mascaro raconte la vie dure de la famille dans ce complexe militaire coupé du monde, défendu par des colonies de batteries jusque’à leur départ pour l’Algérie, encore en quête de jours meilleurs. Manuel y décède encore jeune et c’est un nouveau départ pour le Maroc où les enfants trouvent à s’employer dans une exploitation viticole.

    Quel destin pour l’ancienne cigarière de Séville, confinée dix ans dans une forteresse de Minorque, avant de tout recommencer en Algérie et de terminer sa vie au Maroc, après une vie d’épreuves marquée par la disparition de plusieurs enfants.

    Ses descendants vivent tous aujourd’hui en France où le grand périple familial a trouvé son terme.

    Show More Show Less
    16 mins
  • Une dynastie dans les Forges de Franche-Comté
    Feb 20 2022

    La quête généalogique va ici de pair avec l’histoire de la métallurgie à partir de la création des premières forges et hauts fourneaux en Franche-Comté, dès le 17ème siècle.

    Au sud de Montbéliard, à quelques kilomètres de la frontière suisse, une boucle du Doubs traverse L’Isle sur le Doubs, Audincourt, Bourguignon et Pont-de-Roide et scelle ainsi le destin de chacun de ces villages, voués dorénavant à la fabrication du fer forgé puis au développement de la métallurgie et de la sidérurgie.

    En 1684, le seigneur de Neufchâtel obtient des lettres patentes pour construire sur ses terres une forge et un fourneau. C’est la naissance des forges de Bourguignon. En 1728, on y installe un martinet. Ne pensez pas au vilain instrument d’un quelconque père fouettard. C’est en fait un lourd marteau à bascule qui vient tomber sur une enclume, après avoir été soulevé par les cames d’un arbre horizontal entraîné par un moulin à eau.

    Philippe Mascaro suit le destin d’une famille d’ouvriers parmi des centaines d’autres : les Gaufroy. Ils vont être avalés génération après génération dans l’antre des fourneaux, des chaufferies, des affineries et des martinets pour produire de la fonte. Mais les Gaufroy sont travailleurs et entreprenants et leur élévation sociale ne cessera pas, de journalier à ouvrier qualifié jusqu’à la direction d’une usine Japy à la fin du 19ème siècle.

    Show More Show Less
    13 mins
  • Les Terves : 5 siècles à travers les guerres de l'Histoire !
    Feb 19 2022

    C’est l’histoire d’une famille connue depuis la Féodalité au 12ème siècle. Écuyers puis chevaliers, on peut suivre leurs combats depuis le 15ème siècle. Fidèles à leur roi déchu, ils émigrent et se battent contre la Révolution. Beaucoup y perdent la vie pendant que leurs femmes et leurs filles, restées dans leur Province, sont massacrées ou meurent en prison.

    Philippe Mascaro conte l’histoire d’une de leur lignée depuis Gautier de Terves en 1135 jusqu’au jeune capitaine Pierre de Terves tué à la tête de son escadron en combattant les rebelles marocains en mai 1914, en passant par les drames de la Révolution où Pierre-Charles de Terves a perdu 5 de ses 10 enfants. On suit aussi l’épopée de Victor de Terves qui combattit 10 ans, à partir de 1860, au sein des « Zouaves Pontificaux » pour défendre les États du Pape face aux menées de Garibaldi.

    Les Terves, 5 siècles à travers les guerres de l’histoire !

    Show More Show Less
    14 mins
  • Il se découvre cousin de rois !
    Feb 16 2022

    Au terme d’une étude généalogique complète, le moment de la restitution est toujours d’une incroyable intensité. Pour celui ou celle qui a suscité l’enquête et qui l’a confié à un professionnel de confiance, la découverte de celles et ceux qui, à travers le temps long, ont permis sa propre vie est un acte de sens profond qui peut même s’avérer touchant ou bouleversant. 

    Pour l’essentiel, ces revenants de l’histoire en sont des anonymes et il est encore assez rare de croiser des destins illustres dans ces remontées du temps. Une surprise pourtant attendait Paul Vogien. Les recherches entreprises  révélaient en effet qu’il se trouvait être le plus clairement du monde le cousin de l’actuel roi d’Espagne Philippe VI et du prince Charles, héritier de la couronne d’Angleterre. Oh certes, le cousinage était fort éloigné et Paul avait peu de chance de recevoir une invitation au Palais Royal de Madrid ou à Buckhingam Palace pour une fête familiale, mais tout de même il y avait de quoi apprécier ce clin d’oeil de l’histoire.

    C’est cette agréable curiosité que conte Philippe Mascaro  dans une histoire qui prend sa souche dans la petite ville alsacienne de Wissembourg, à la frontière allemande, à la fin du 16ème siècle. Au sein de la petite ville, jadis prospère puis ruinée, la famille Boell est l’une des plus aisées et des plus respectées. L’ancêtre le plus ancien de notre Paul Vogien y est Georges Boell.. En cette fin du 16ème et au début du 17ème siècle, il exerce la profession de boucher, un métier essentiel pour la population qui est doté de véritables statuts. 

    Georges  est à l’origine d’une lignée de bouchers bourgeois de Wissembourg dont l'une des branches aboutit à Paul Vogien. Mais un autre fils du boucher est à l'origine d'une branche où, à chaque génération, la position sociale évolue fortement. Le mariage d'une fille avec un pasteur allemand, le destin de leur fille devenue femme de chambre d'une comtesse palatine puis dame de compagnie d'une princesse de Hesse-Darmstadt qui épouse un diplomate polonais. Leur fils deviendra général et même ministre de la Guerre de Pologne. La fille du générale devient la dame de compagnie d'une princesse de Hesse qui épouse le tsar Alexandre II et devient tsarine de toutes les Russies. Elle épouse morganatiquement le frère de la tsarine et leur fils devient prince de Battenberg. Un nom qui deviendra célèbre lorsqu'il se traduira en anglais par Mountbatten ! C'est ainsi que le roi d’Espagne et le futur roi d’Angleterre sont bien les descendants du boucher de Wissembourg, Georges Boell. Un privilège qu’ils partagent avec Paul Vogien et que celui-ci savoure maintenant, fier de cette ironie de l’histoire.

    Show More Show Less
    13 mins
  • Le mystère du fusil offert par le roi au chef vendéen
    Feb 14 2022

    Le fusil est dans la famille depuis deux siècles. Sur sa crosse, une plaque précise qu’il a été « donné par le roi » à un ancêtre mal connu. Au fil de l’enquête, le vieux fusil nous transporte au coeur d’une guerre impitoyable, où des colonnes infernales brûlent châteaux, églises, et villages dans la terrible guerre civile qui opposera Bleus et Blancs dans le Bocage Vendéen.

    Le personnage central de cette histoire se nomme François Coudrin. Il est né en août 1773 à Montravers, un petit village du Nord des Deux-Sèvres séparé de la Vendée par la Sèvre Nantaise, et qui se trouvera au coeur des affrontements des Guerres de Vendée. Près de 50 habitants y ont pris les armes et se sont engagés dans l’Armée catholique et royale. Beaucoup seront tués dans les combats contre les républicains.

    François Coudrin, qui exerce la profession de charron, a rejoint l'Armée catholique et royale en 1793. En 1794, le capitaine de la paroisse de Montravers, qui a plus de 45 ans, s’estime trop âgé pour mener les combattants et c’est François, à 21 ans, qui est choisi pour le remplacer. Comme capitaine, il va ainsi mener sa compagnie jusqu’en 1796 où se termine la seconde guerre de Vendée après la mort de Charrette et de Stofflet, tous deux fusillés.
    15 ans plus tard, après le retour de Napoléon de l’île d’Elbe en 1815, la Bretagne et la Vendée s’insurgent à nouveau pour défendre la restauration de Louis XVIII. François Coudrin ne manque pas à l’appel. Il a pourtant cette fois 42 ans. Sa femme est décédée deux ans plus tôt à 40 ans et il est en charge de 4 enfants âgés de 6 à 16 ans. Mais son devoir et son honneur ne se discutent pas. Le 15 mai, 25 000 paysans se soulèvent en Vendée militaire et prennent la ville de Bressuire. Mais les troupes impériales reprennent vite le dessus tout en multipliant les offres de paix. Militairement vaincus, les Vendéens se retrouvent néanmoins dans le camp des vainqueurs après l’abdication de Napoléon, battu à Waterloo.

    François Coudrin n’a pourtant pas fini de croiser la grande histoire. Fin avril 1832, la duchesse de Berry, belle-fille du roi Charles X tente de relancer les guerres de Vendée au profit de son jeune fils le duc de Bordeaux, considérant le nouveau roi Louis-Philippe comme un usurpateur. Mais la mobilisation en sa faveur est trop faible et elle erre plusieurs mois sans rallier la population à sa cause. Elle doit sans cesse se cacher et trouver partout des amis sûrs. François Coudrin est l’un d’eux et la duchesse passe une nuit dans sa maison de la Tallerie, à Montravers. En novembre, sa cavale prend fin à Nantes où elle est arrêtée. 

    Show More Show Less
    15 mins
  • La découverte du véritable nom de famille
    Feb 12 2022

    François était fasciné par les origines indiennes de sa femme Anna au nom pourtant si français. Mais dans la famille, personne ne connaissait l’histoire de ce nom si étrange alors que tous leurs amis indiens établis en France et en Belgique portaient des noms tamouls. Cette enquête de Philippe Mascaro va nous mener à Pondichéry, le comptoir français de l’Inde et nous plonger au coeur des querelles religieuses et des conflits entre les membres des différentes castes sur les rives du Golfe du Bengale. C’est l’histoire des « renonçants », qui sacrifient leur statut personnel indien pour se mettre à l’abri du Code Civil français.

    Pondichéry est entré dans l’histoire de France en 1673 lorsque la Compagnie des Indes s’est vue céder un petit village de la côte de Coromandel, au bord du golfe du Bengale. 

    Au fil du temps, avec l’arrivée des Français à Pondichéry, certains membres appartenant aussi bien à des hautes castes qu’à des castes inférieures se convertirent au catholicisme, grâce aux efforts déployés par les missionnaires.

    Mais la société tamoule et hindoue de Pondichéry comme le reste de la société indienne était divisée historiquement sur la base des castes, organisées hiérarchiquement et auxquelles on ne peut échapper. 

    Le gouvernement de la Troisième République a publié un décret, le 18 septembre 1881, qu’on va appeler « le décret de la renonciation », moyen potentiel pour les chrétiens de ne plus être régis par le droit coutumier hindou ou musulman. En renonçant à leur statut personnel, ils devaient aussi indiquer dans l’acte de renonciation le nouveau nom patronymique qu’ils entendent adopter pour eux et leur descendance, afin d’affirmer leur pleine appartenance à la nation française. 

    Le choix de l’arrière grand-père d’Anna d’opter pour la renonciation de son statut personnel hindou pour protéger sa foi chrétienne grâce au Code Civil français nous offre ainsi un miracle généalogique. Sans cette décision, toute recherche se serait évanouie dans la longue nuit des temps du peuple tamoul

    Show More Show Less
    16 mins
  • Comment faire parler une photo ?
    Feb 9 2022

    Il était certain que c’était la photo de mariage de ses grand-parents mais il n’en savait pas plus. Trois couples de mariés y figuraient dans un groupe de plus de 70 personnes. Avant de confier au généalogiste la recherche complète de ses ascendants, c’est cette photo qui l’obsédait. Il voulait la faire parler. Il n’était plus tout jeune et regrettait de ne jamais avoir parlé de cette photo avec ses parents. Maintenant il voulait absolument savoir et connaître le destin de ces trois couples auquel il était intimement lié.

    L’enquête aboutit rapidement à la triple cérémonie célébrée le 7 octobre 1912 dans le petit village vendéen de Bouin, qui sert de frontière entre la Vendée et la Loire Atlantique et dont l’horizon permet de découvrir l’île de Noirmoutier.

    C’est un grand jour de bonheur. L’un des derniers sans doute vécu par ces deux familles de cultivateurs maraîchins. Moins de deux ans plus tard, cinq jeunes hommes présents sur la photo de noces – dont les trois jeunes mariés – sont enrôlés dans la Grande Guerre.  A la fin de la guerre, quatre visages se sont effacés de la photo de noces de 1912. Trois ne reviendront pas et un quatrième est toujours prisonnier de guerre. La famille Guérel, comme tant d’autres dont les noms se gravent dans les monuments aux morts, a payé pour la patrie le lourd tribut du sang.

    Auparavant, la vie de tous leurs ancêtres n’avait pourtant jamais franchi les limites d’un tout petit territoire, celui de l’île de Bouin, que l’envasement progressif d’un large bras de mer finira par rattacher au continent au milieu du 19ème siècle.

    Philippe Mascaro conte la vie des différentes générations sur une île battue par les vents impétueux, poussant la mer à renverser digues et chaussées, inondant et salant les prés, ruinant les terres ensemencées. Les habitants y mènent une vie pauvre et misérable où ils ne font pas de vieux os, sur une terre largement insalubre, aux chemins impraticables et coupée du continent 8 mois par an, les privant des denrées de première nécessité. Nous les suivons ainsi à travers les vicissitudes de l’histoire et notamment les Guerres de Religion où Henri IV met au pas les habitants de Bouin comme pendant les Guerres de Vendée où la exactions des Blancs et des Bleus plongent la population dans une véritable tragédie.

    Show More Show Less
    29 mins