• Quelle influence la Chine a-t-elle vraiment sur le canal de Panama?
    Jan 23 2025
    Donald Trump lors de son discours d’investiture, qui assure vouloir reprendre du canal de Panama. Un lieu de passage stratégique, construit par les États-Unis avant que son contrôle ne soit rendu au Panama en 1999. Ces 77 km qui lient les océans Pacifique et Atlantique sont au cœur de toutes les spéculations. Donald Trump assure qu’il est géré par les soldats chinois et que les navires américains payent plus cher pour la traversée. Pékin rejette les accusations, tout comme le gouvernement du Panama. Qu’en est-il vraiment ? RFI fait le point. « Les navires américains sont sévèrement surtaxés et ne sont pas traités équitablement et cela inclut la marine américaine. Et surtout c’est la Chine qui gère le canal ». Sous la coupole du Capitole, lors de son inauguration Donald Trump a renouvelé sa sortie sur l’une de ses récentes obsessions aux côtés du Groenland et du Canada : le canal de Panama.Le président américain revient à la charge malgré les fermes démentis du Panama, que cela soit par la voix de son président Jose Raul Mulino qui martèle que « le canal est et restera panaméen », ou celle de Ricaurte Vasquez Moralez, administrateur du canal cité par Associated Press, pour qui il n’y a « aucune discrimination sur les tarifs ». Les prix pour les traversées sont accessibles. Ils varient selon le poids de la cargaison, la taille du navire mais pas la nationalité du pavillon sous lequel ils flottent. Lors de la rétrocession du canal au Panama sous Jimmy Carter, il était spécifié que l’administration des 77 kilomètres qui séparent le Pacifique de l’Atlantique sera faite selon le principe de la neutralité permanente. Aucun fait probant ne permet d’alimenter les accusations américaines. D’autant que si les États-Unis sont les principaux bénéficiaires des marchandises qui transitent par la voie d’eau, peu de transporteurs américains la fréquentent. Les principales entreprises de fret maritimes sont désormais asiatiques et européennes. L’American President Line, seule à être nommée parmi les principaux utilisateurs du canal est en réalité une filiale de l’entreprise française CMA-CGM. Les accusations de Donald Trump, d’ingérence chinoise, ou d’une présence supposée de soldats de Pékin sur le sol panaméen sont, elles aussi, infondées.À écouter aussiDu Panama au Groenland, les menaces expansionnistes de Donald Trump affolent le mondeAlors à quoi joue Donald Trump ?Au-delà de l’intérêt électoral sur le plan domestique, il semble avoir dans son viseur une entreprise de Hong-Kong, CK Hutchison, qui opère les ports aux deux extrémités du canal : Balboa et Cristobal. La concession pour 25 ans a été renouvelée en 2021 et fait l’objet de débat au Panama dû à un manque de transparence supposée dans l’attribution du contrat aux termes trop favorable à l’entreprise. Les autorités panaméennes ont donc lancé un audit pour faire la lumière sur les conditions de la concession, mais également pour obtenir des chiffres permettant de contrer le discours américain. Derrière la rhétorique de Donald Trump se cache l’idée qu’en Chine, toute entreprise doit répondre aux désirs du Parti communiste et que Pékin a nettement gagné en influence au Panama. Deux thèses auxquelles il faut apporter d’importantes nuances.En 2017, la Chine a largement avancé ses pions dans le pays d’Amérique Centrale. Le Panama était un allié historique de Taïwan, l’un des rares à reconnaître officiellement l’île, de fait indépendante, que Pékin cherche à isoler diplomatiquement. L’ex-président Juan Carlos Varela a changé d’allégeance, abandonnant Taipei pour reconnaître la Chine continentale. La porte du pays a été ouverte en grande pompe à Xi Jinping lors d’une visite en 2018. Rapidement les contrats de construction chinois se sont multipliés alors que Pékin cherchait alors à faire avancer significativement les « nouvelles routes de la soie » dans la région : TGV, installation portuaire, ligne de métro, pont. Une lune de miel à laquelle a mis fin le nouveau chef d’État panaméen en 2019 : Laurentino Cortizo. Il s'est montré plus équilibré dans ses rapports entre Pékin et Washington et la plupart des projets sino-panaméens ont été abandonnés.À lire aussiDonald Trump menace de reprendre le contrôle du canal de Panama
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  • Japon: Masahiro Nakai au cœur d’un scandale sur Fuji TV
    Jan 22 2025

    Au Japon, la chaîne Fuji TV est contrainte, sous la pression d'un de ses principaux actionnaires, d'ouvrir une enquête sur l'un de ses présentateurs les plus célèbres à la suite d'allégations « d'inconduite sexuelle ». Masahiro Nakai, 52 ans, une ex-star du boys band « SMAP », très populaire dans les années 1990, aurait versé à une femme une somme de 550 000 euros pour régler, ce que les grands médias, très prudents, qualifient de « problème sexuel ». Il aura fallu qu'un fonds d'investissement américain et actionnaire important de Fuji TV appelle publiquement la chaîne de télévision à « clarifier les faits », pour que le scandale éclate.

    Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

    Dalton Investments, le fonds américain qui contrôle 7% du capital de Fuji TV, condamne le géant japonais des contenus multimédias, pour avoir ignoré les allégations à caractère sexuel concernant l'une des célébrités les plus populaires du Japon. « Vos lacunes dans le compte-rendu des faits sont impardonnables », s’indigne Dalton dans un communiqué, « cela sape la confiance des téléspectateurs et réduit la valeur des titres des actionnaires ». La star a versé 500 000 euros à une femme, conclu avec elle un accord de confidentialité, sans doute pour régler ce que les médias qualifient de « problème sexuel ». Fuji TV dit avoir « annulé pour le moment », l'émission hebdomadaire animée par Masahiro Nakai en attendant les résultats de l'enquête. L'agence artistique du présentateur assure que « la star n'avait jamais eu recours à la force, ni n'était devenue violente ».

    15% de chute en bourse : les retombées du scandale Fuji TV

    L'indignation publique du fonds d'investissement américain incite de grandes marques comme Toyota, McDonalds, le géant des superettes 7-Eleven, à retirer leurs spots publicitaires de Fuji TV. Le journal Nikkei, la bible des milieux d'affaires japonais, indique que vingt autres grands annonceurs, des compagnies d'assurance, des opérateurs ferroviaires qui placardent dans les wagons de trains et métros des publicités rehaussées du portrait de la star, boycottent, eux aussi, Fuji TV. Sur la plateforme d'investissement en ligne Smartkarma, les analystes révisent à la baisse leurs évaluations des médias cotés en bourse pour lesquels travaille l’ex-star du boys band « SMAP ». Une émission de la chaîne Nippon TV co-animée par Masahiro Nakai a été diffusée, cette semaine, mais sans ses apparitions, elles ont été coupées au montage.

    À lire aussiJapon: la présidente d'une agence de J-pop reconnaît les agressions sexuelles de son prédécesseur

    Le fondateur de Johnny & Associates au cœur d’un héritage trouble

    Johnny Kitagawa, décède en 2019, il avait violé plusieurs centaines de garçons âgés de 8 à 15 ans qui rêvaient de devenir des idoles de boys band. Ses infamies étaient connues depuis longtemps. Mais il aura fallu la diffusion, en mars 2023, d’un documentaire de la BBC pour que les langues se délient. Une journaliste japonaise qui accusa de viol un journaliste influent de la chaîne TBS proche d'un ancien Premier ministre, Shinzo Abe, éprouva toutes les peines du monde à convaincre les médias et la justice de prendre au sérieux ses accusations. Le harcèlement sexuel a longtemps été un tabou au Japon. Ça l'est moins. Même si le mouvement « Metoo » n'a aucune influence ici. L'industrie du showbiz a été secouée par d'autres scandales. Les Japonaises commencent à parler des violences sexuelles. Pourtant, selon la police, 95% des viols ne sont pas dénoncés. Et la réaction des grands médias reste insuffisante. La preuve par ce dernier scandale en date de Fuji TV.

    À lire aussiLes Japonaises réclament un durcissement de la loi sur les violences sexuelles

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  • En Inde, un enthousiasme de plus en plus prudent face au retour de Donald Trump
    Jan 21 2025

    Les premiers pas de Donald Trump sont aussi suivis de près en Inde, la première population mondiale, partenaire économique et militaire incontournable. Le président américain jouit d’une bonne image auprès des partisans du Premier ministre Narendra Modi. Dans le même temps, les incertitudes sur les visas dans l'ère Trump inquiètent de plus en plus...

    Face au retour de Donald Trump, l’enthousiasme se fait prudent

    Sur le papier, ils ont tout pour s’entendre. Durant son premier mandat, Donald Trump a invité Narendra Modi en grande pompe au Texas et s’est vu retourner la pareille en Inde. Les deux dirigeants se posent en hommes providentiels, artisans de la renaissance de la majorité hindoue ou chrétienne de leur pays. La diplomatie Indienne, écartelée entre le bloc occidental et la Russie, est séduite par la volonté affichée par Donald Trump de mettre rapidement fin à la guerre en Ukraine, tout comme ses sorties agressives sur la Chine, une menace bien tangible en Inde.

    Mais depuis un mois, les débats violents au sein du Parti Républicain autour de l’immigration ont gâché la fête. Tout a commencé avec la nomination par Trump de Sriram Krishnan, un investisseur américain d’origine Indienne, comme conseiller à l'intelligence artificielle. Quoi de plus normal vu son succès, qui reflète celui de nombreux immigrés Indiens aux sommets du monde de la Tech aux États-Unis. Sauf que les MAGA, la frange la plus raciste des partisans de Donald Trump ne s’en sont pas accommodés. « Les Indiens, ils sont partout et ça commence à bien faire », ont affirmé en substance plusieurs figures républicaines, qui exigent la fin totale des visas H1B.

    Le malaise s’est installé parmi les Indiens et Américains d’origine indienne

    Elon Musk, lui-même venu d’Afrique du Sud, a défendu ces visas pour étrangers spécialisés et Trump lui a donné raison. Mais la violence des attaques contre la communauté Indienne lors de ce débat reste un choc. Après l’Amérique latine, c’est aujourd’hui d’Inde que viennent le nombre le plus de migrants aux États-Unis. Le mur a la frontière du Mexique n’a jamais vraiment choqué les Indiens, dont certains se considèrent comme des immigrés d’élites. Le nationalisme de leur Premier ministre, sa proximité affichée avec Trump, l’accession d’américains d’origine Indienne à la tête de Google et Microsoft, leur sont autant de raisons de penser qu’outre-Atlantique, on ne peut pas se passer d’eux.

    Plus dure est donc la chute lorsqu’ils constatent que la xénophobie des MAGA ne les épargne pas. Le sort de l’entrepreneur Vivek Ramaswamy l’illustre à merveille. Ce républicain, fervent soutien de la déportation massive d’immigrés, en croisade contre le « racisme anti-blanc », s’est vu insulter violemment en raison de ses origines indiennes. Lui qui était un temps pressenti pour être vice-président, a finalement été annoncé au sein du département de l’efficacité gouvernementale du nouveau président. On a appris ce lundi qu’il ne fera finalement pas partie du gouvernement. Les Indiens trouveront-ils grâce au sein de la cour réactionnaire autour de Donald Trump ? C’est la question qui taraude ici.

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  • L'avenir encore incertain des relations entre la Chine et les Etats-Unis
    Jan 20 2025
    Alors que le président Donald Trump entame son second mandat aujourd’hui, son approche à l'égard de la Chine devrait être multiforme, combinant des mesures commerciales et des engagements diplomatiques. En commençant sur les chapeaux de roue puisqu’il a permis la réouverture de Tiktok dimanche 19 janvier. de notre correspondante à Pékin,La décision de Donald Trump de « sauver » TikTok est lourde de sens. Elle montre que son administration est prête à faire des compromis sur des sujets sensibles si cela s’aligne avec les intérêts des États-Unis. En l’occurrence, protéger les données des utilisateurs via une prise de contrôle partielle - à 50 %, propose-t-il - par des entités américaines.À lire aussiRiposte chinoise dans la guerre commerciale avec les États-UnisCela reflète aussi une reconnaissance du rôle économique et culturel des plateformes technologiques comme TikTok, qui compte des millions d’utilisateurs américains. Mais cette stratégie va plus loin. Elle s’inscrit dans le discours « America First » de Donald Trump, en répondant aux enjeux de sécurité nationale tout en assurant la domination américaine sur les infrastructures numériques clés.Calcul stratégiqueCe geste envoie un message clair : les États-Unis, sous Trump, adoptent une ligne dure face à la Chine, mais restent ouverts à des solutions pragmatiques. Cela met en avant un équilibre délicat : protéger les intérêts nationaux tout en évitant une rupture complète avec leurs partenaires économiques.Toutefois, cette décision intervient dans un contexte tendu. La Chine n’a pas manqué de critiquer ce qu’elle considère comme une attaque injuste contre ses entreprises. Et en proposant que TikTok soit partiellement contrôlé par les États-Unis, Trump pourrait non seulement durcir les relations avec Pékin, mais aussi déclencher des représailles économiques ou diplomatiques.Impact du mandat Trump sur les relations sino-américainesTrump a toujours affiché une posture offensive, ferme, face à la Chine, notamment sur le commerce. Pendant sa campagne, il a évoqué des droits de douane pouvant atteindre 60 % sur les produits chinois, avec un supplément de 10 % lié aux préoccupations sur le fentanyl. Ces mesures visent à réduire le déficit commercial des États-Unis et à stimuler la production locale.À lire aussiCes lois américaines qui veulent contrer la ChineMais cela comporte des risques. Les chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient être perturbées, entraînant des coûts plus élevés pour les consommateurs américains. Trump renforce les alliances dans l’Indo-Pacifique. Marco Rubio, candidat au poste de secrétaire d'État, doit rencontrer ses homologues de l'Inde, du Japon et de l'Australie – le groupe que l’on connaît sous le nom de « Quad » – pour contrer l’influence croissante de Pékin dans cette région clé.Malgré cette rhétorique musclée, Trump a aussi exprimé son souhait de maintenir un dialogue diplomatique avec la Chine. Il a d’ailleurs annoncé son intention de visiter Pékin dans les 100 premiers jours de son mandat. Et le vice-président chinois Han Zheng, quant à lui, est attendu à l’investiture de Trump, un signe fort de bonne volonté.La Chine se prépareLa Chine adopte une posture mesurée face à ce nouveau mandat Trump, mêlant prudence et préparation stratégique. Pékin anticipe des tensions accrues, notamment sur le commerce, et évalue déjà des alternatives pour amortir l’impact des tarifs douaniers américains. Les experts chinois misent sur la résilience de leurs secteurs manufacturier et technologique, avec une réorientation vers d’autres marchés et un renforcement de l’innovation nationale.À lire aussiDes «réfugiés de TikTok» arrivent sur Xiaohongshu, Pékin face à la vague d’internautes américainsFace à l’imprévisibilité de Trump, la Chine semble prête à naviguer dans un contexte géopolitique incertain, cherchant à préserver ses intérêts tout en évitant une confrontation directe.
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  • Légalisation des casinos en Thaïlande: le projet, longtemps tabou, franchit une étape clé
    Jan 17 2025

    La Thaïlande pourrait devenir d'ici à 2029, le nouveau temple du jeu en Asie. C’est en tout cas l’objectif affiché par le gouvernement thaïlandais qui vient d’adopter un projet de loi légalisant les casinos et les jeux d’argent dans le Royaume. L’initiative portée par le ministère des Finances vise à dynamiser le secteur touristique et à renforcer l’économie, tout en combattant les casinos clandestins, véritable fléau et qui échappe au contrôle de l’État.

    Comme le sujet est polémique, la Première ministre thaï Paetongtarn Shinawatra s’est bien gardée de parler de « casinos ». Le texte évoque plutôt des « complexes de divertissements », une manière d’apaiser les craintes dans une société à majorité bouddhiste, préoccupée par les conséquences néfastes des jeux d’argent — dépendances et endettement en tête – et qui font des ravages dans certaines familles.

    À priori, les casinos seront implantés sur cinq sites. Deux à Bangkok, la capitale, et trois autres à Pattaya, Chiang Mai et Phuket. Ils devront obligatoirement faire partie d’un complexe de loisirs, englobant un hôtel, une salle de congrès, un centre commercial ou un parc à thème pour attirer des familles.

    Les casinos seront interdits aux moins de 20 ans, gratuits pour les étrangers et payant pour les Thaïlandais qui devront débourser 140 €.

    Promouvoir le tourisme et lutter contre les jeux de hasard illégaux

    La question de la légalisation des casinos est un serpent de mer en Thaïlande qui a interdit les jeux en 1935. Seuls la loterie nationale et les courses de chevaux sont autorisés par l’Etat. De nombreuses administrations ont tenté dans le passé de rouvrir les débats sans réussir à aller plus loin, en raison de l’opposition d’une partie de la population. L’argument du gouvernement, entré en fonction en septembre dernier, est avant tout économique. Le tourisme étant le principal moteur économique du pays, les casinos pourraient attirer davantage de touristes étrangers, ce qui permettrait de renflouer les caisses de l’Etat en taxant cette activité lucrative. Bangkok prend comme modèle Singapour, où l’industrie du jeu a stimulé le tourisme et considérablement augmenté la croissance économique de la cité-état.

    L’autre argument est juridique, la Thaïlande espère ainsi réglementer les activités illégales et mettre un frein aux casinos qui pullulent à la frontière avec la Birmanie, le Cambodge ou le Laos.

    Impact pour les voisins

    Forcément, le projet thaïlandais est scruté de près par Singapour ou les Philippines, qui tirent d’énormes bénéfices de ce secteur chiffré en milliards d’euros. Macao n’a pas de soucis à se faire, car il reste le champion hors catégorie en Asie, l’industrie y avoisine les 28 milliards d’euros. Pour concurrencer les voisins et attirer les opérateurs, Bangkok envisage un taux d’imposition de 17 %, soit le plus bas d’Asie.

    Si les casinos deviennent légaux dans le Royaume, l’impact pour le Cambodge sera considérable, car l’écrasante majorité des joueurs dans ses casinos le long de la frontière sont thaïlandais. Entre 30 et 40 casinos pourraient mettre la clé sous la porte. Manille pourrait également mécaniquement avoir une baisse de recettes, le président Marcos envisage déjà d’autoriser l’ouverture de nouveaux complexes hôteliers avec casino pour attirer les touristes.

    Une chose qui ne changera pas, selon les spécialistes de l’économie souterraine : les casinos visent avant tout une clientèle étrangère fortunée et la légalisation n’éliminera certainement pas les jeux de hasard clandestins, qui continueront à entrainer dans la spirale de la dette des milliers de Thaïlandais accros aux jeux.

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  • Jingkun Xu: le premier marin chinois dans la course du Vendée Globe
    Jan 16 2025
    Alors que les premiers marins ont franchi la ligne d'arrivée du Vendée Globe, la fin du peloton sort tout juste des éprouvantes mers du Sud. Le skippeur chinois Jingkun Xu, 31ᵉ sur 33 coureurs, vient de passer l’étape symbolique du Cap Horn, la pointe de l’Amérique du Sud. Il est le premier navigateur chinois à participer à cette course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Pionnier de la voile en Chine, Jingkun Xu, 35 ans, est l'un des très rares navigateurs chinois professionnels et le seul à s’être lancé dans la course au large. Il a déjà relevé plusieurs défis : la navigation en solitaire autour de la Mer de Chine (2012), la Mini Transat (2015) ou le tour du monde à la voile avec sa femme (2017). Mais ses performances sont d'autant plus remarquables que Jingkun Xu a un handicap. A 12 ans, il a accidentellement perdu son avant-bras gauche en manipulant des feux d'artifices.Rien ne prédestinait ce fils d’agriculteurs à devenir marin. Né en 1989 dans les montagnes du Shandong, à l'Est de la Chine, très loin de la mer, il devient à 13 ans sprinter dans une équipe d'athlétisme régionale. Quelques années plus tard, il est repéré dans le cadre d’une campagne de sélection d’athlètes pour les Jeux Olympiques. Jingkun Xu, qui n’a jamais mis les pieds sur un bateau et ne sait même pas nager, rejoint en 2005 l'équipe paralympique chinoise de voile, une discipline quasi inexistante en Chine jusque-là.Trois ans plus tard, son équipage arrive à la 10ᵉ aux Jeux de Pékin de 2008, mais l'équipe est dissoute, la Chine ayant décidé de concentrer ses efforts sur des sports aquatiques plus pourvoyeurs de médailles. Sauf que, lui, a attrapé le virus. Il retape un vieux bateau, se lance des défis sportifs, devient moniteur de voile et ouvre une école nautique à Sanya, sur l’île de Hainan, une zone économique spéciale qui attire les capitaux étrangers. Grand rêve, petit budget : un parcours du combattant Pour participer au Vendée Globe, sans doute la course la plus exigeante et la plus dangereuse au monde, il ne faut pas seulement avoir les moyens de se payer un bateau de classe Imoca. Idéalement, il faut intégrer des structures de formation à la course au large, qui accompagnent les navigateurs dans leur préparation, il faut aussi des sponsors généreux et des chantiers navals spécialisés dans ce type de bateaux, pour pouvoir optimiser les performances de ces bolides des mers.Grosso modo, les infrastructures de la course au large n'existent qu'en France ou dans le monde anglo-saxon. Résultat, en vue de se lancer sur le Vendée Globe, Jingkun Xu vend sa maison en Chine et déménage en Bretagne en 2015. Il réussit à réunir assez d'argent pour s'acheter un vieil Imoca de 2007 qui a déjà couru quatre Vendée Globe, un bateau surnommé « SingChain Haikou » qui participe donc à son cinquième tour du monde. De tous les marins, Jingku Xu est celui qui a le plus petit budget. Il n'a d’ailleurs pas pu adapter les commandes à son handicap, et winch donc, comme tout le monde, sur un « moulin à café » classique, à deux bras, pour déployer et adapter la voilure. Depuis plusieurs années, il se forme tout seul, avec sa femme, en participant à plusieurs transatlantiques (Route du Rhum, Transat Café, New-York Vendée) qui lui ont permis de se sélectionner pour son plus grand défi, le Vendée Globe 2024-2025.Ambassadeur de la voile en Chine Son destin hors du commun et sa détermination ont fait de lui un ambassadeur de la voile en Chine. D’autant qu’il a su communiquer sur son parcours et sa passion : 130 millions de personnes suivent ses aventures sur Weibo, le principal réseau social chinois, où il poste ses vidéos et photos, partage ses coups durs, son quotidien à bord, ses satisfactions. Modeste et naturel, il incarne le rêve de l’aventure au large dans un pays qui n’a plus la culture de la voile… depuis le XVIᵉ siècle.Depuis la dynastie des Ming et l'extraordinaire expédition de l'explorateur chinois Zheng He qui a voyagé jusqu'en Inde et en Afrique du Sud, l'accès à la mer, à la navigation et aux ports, était très restreint en Chine. Il a fallu attendre les années 1980 et les politiques d'ouverture de Deng Xiaoping, le successeur de Mao Zedong, pour que la mer redevienne un espace d’exploration et d’investissements. Avec Jingkun Xu, il y a l'espoir que la voile se développe en Chine et devienne, un jour, une discipline plus populaire. Le potentiel est immense : des marinas flambant neuves ont vu le jour, les industries navales se développent, il y a de plus en plus d'évènements liés au nautisme, et on sent ces dernières années un intérêt grandissant, chez les jeunes notamment. Son livre Humble Dreamer (le rêveur humble) avait eu beaucoup de succès auprès des nouvelles générations. Ce sont eux que Jingkun Xu veut inspirer, leur montrer qu'avec ...
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  • Maha Kumbh Mela en Inde: un rassemblement géant aussi religieux que politique
    Jan 15 2025

    En Inde, le plus grand rassemblement religieux du monde s’est ouvert cette semaine. Le gouvernement annonce plus de 400 millions de visiteurs pour la Kumbh Mela, pèlerinage hindou sur les bords du Gange dans l’Uttar Pradesh.

    Comment organiser un rassemblement humain d’une telle ampleur ?

    C’est un peu le parcours du combattant car ce rassemblement a lieu au milieu de nulle part. Il est difficile d’imaginer que presque un quart de l’Inde, le pays le plus peuplé du monde avec 1.4 milliards d’habitants, doit y défiler. Ces chiffres avancés par le gouvernement sont sans doute exagérés mais dans tous les cas cela s’annonce comme le plus grand rassemblement jamais organisé. Et ses effets se font sentir : les hôtels des villes alentour sont complets, les prix des billets de train et d’avions montent en flèche...

    Pourquoi cet engouement des fidèles hindous pour ce rassemblement ?

    D’abord la Kumbh Mela est le rassemblement le plus important de l’hindouisme, qui a lieu tous les trois ans sur une période déterminée par l’astrologie. La mythologie dit qu’un nectar d’immortalité est alors versé par les dieux dans le Gange et s’y baigner permet donc de sortir du cycle des réincarnations. Mais cette année, il s’agit de la Maha Kumbh Mela, la plus grande de toutes. Elle a lieu tous les douze ans là où le Gange rejoint deux autres rivières sacrées. C’est la première Kumbh Mela de cette ampleur que Narendra Modi organise, élu il y a onze ans. Le Premier ministre a été réélu en juin pour un troisième mandat et il a bâti son succès sur son image de défenseur et promoteur de l’hindouisme. Il se doit donc d’en faire un événement à la fois plus grandiose et démesuré que jamais, mais aussi une parfaite réussite logistique, deux objectifs contradictoires mais inséparables !

    Comment se sont déroulés les premiers jours ?

    La grande crainte est celle d’une bousculade, fréquente dans les rassemblements hindous où la ferveur est à son comble. En voulant visiter une Kumbh Mela en 1954, le Premier ministre Nehru avait été accusé de créer un chaos occasionnant 1 000 morts. Narendra Modi veut éviter cela à tout prix et de grands moyens ont été déployés en termes d’infrastructures, de surveillance de la foule. Et pour l’instant le pari est tenu, à part quelques pénuries d’eau, aucun incident majeur n’est à déplorer pour l’ouverture du festival on l’on compte déjà 15 millions de visiteurs dont beaucoup se sont baignés dans le Gange. Reste à tenir sur la longueur : la Kumbh Mela va encore durer 40 jours, au cœur de l’hiver.

    À lire aussiInde: coup d'envoi du Maha Kumbh Mela, le plus grand pèlerinage au monde

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  • Australie: les déboires de Sodexo dans le secteur minier
    Jan 14 2025

    À la Une en Asie aujourd’hui : les déboires du groupe français Sodexo, bien connu pour les nombreux restaurants d’entreprise qu’il gère en France... En Australie son incursion dans le secteur minier, pourtant locomotive de l’économie australienne, lui coûte au contraire, très cher.

    Avec notre correspondant à Sydney,

    Un géant en grande difficulté ?

    Absolument, il a perdu près de 10 millions d’euros l’année dernière, et plus de 100 millions d’euros, au cours des neuf dernières années… Il faut dire que l’activité qui plombe la Sodexo en Australie est loin d’être aisée, puisqu’il s’agit de gérer des camps de mineurs, des camps situés généralement dans des régions très isolées, à des centaines de kilomètres des villes les plus proches, souvent en plein désert, où le climat, est particulièrement rude.

    Et pour ajouter à ces difficultés, la Sodexo a perdu en 2024 l’un de ses gros clients, le groupe Fortescue, propriété d’Andrew Forrest, la deuxième personne la plus riche d’Australie, qui lui a préféré une entreprise concurrente pour gérer ses camps de mineurs dans la région de Pilbara, où on trouve certaines des plus grandes mines de fer au monde.

    Des services de Sodexo parfois critiqués

    Oui c’est exact, ces dernières années, la Sodexo a souvent été critiquée par les mineurs, notamment pour la qualité des repas qu’elle proposait dans ces camps… Or ces mineurs, ils sont certes très bien payés, mais ils travaillent aussi dans des conditions très difficiles, ils passent plus de la moitié de l’année à des centaines, voire à des milliers de km de leur foyer, de leur famille, et donc le minimum qu’ils attendent, quand leur journée de travail est terminée, ce sont des installations correctes et des repas qui leur plaisent. Qui plus est, comme ils disposent de compétences rares, et très recherchées, ils n’ont aucun mal à trouver du travail, et ce qui peut faire la différence, quand il s’agit de choisir un employeur, et bien c’est la qualité de la cantine.

    Alors ces critiques, la Sodexo les a entendus, elle a investi plus de 130 millions d’euros depuis 2017 dans sa division australienne pour monter en gamme… Ainsi dans certains de ces camps de mineurs, on peut maintenant manger de la côte de bœuf, il y a aussi des chefs asiatiques qui vous proposent des plats chinois ou vietnamiens… Le groupe prévoit également d’y mettre en place prochainement des salons de coiffure ou encore des cours de yoga.

    À lire aussiJO-2024: le "plus grand restaurant du monde" pas au goût de tous

    Une montée en gamme pour décrocher de nouveaux contrats

    Évidemment, mais aussi à en renouveler certains, notamment un méga contrat de un milliard et demi d’euros conclu avec le géant minier Rio Tinto d’une durée de dix ans, et qui arrive à échéance en 2026. Le groupe a tout récemment indiqué à ses actionnaires qu’il était en train de négocier son éventuelle reconduction, et que celle-ci serait déterminante pour l’avenir du groupe en Australie. Il faut dire que la Sodexo, qui est au service de plus de 20 000 mineurs en Australie, a vu son chiffre d’affaires plus que doubler en 10 ans, il a atteint plus de 600 millions d’euros l’année dernière, mais c’est aussi le cas de ses coûts, notamment en matière de main-d’œuvre, mais aussi de matières premières.

    Reste que pour l’instant, le groupe reste déterminé à s’installer durablement dans le secteur minier australien et il continue d’espérer qu’à terme, cette activité finira être rentable.

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