Les premiers pas de Donald Trump sont aussi suivis de près en Inde, la première population mondiale, partenaire économique et militaire incontournable. Le président américain jouit d’une bonne image auprès des partisans du Premier ministre Narendra Modi. Dans le même temps, les incertitudes sur les visas dans l'ère Trump inquiètent de plus en plus...
Face au retour de Donald Trump, l’enthousiasme se fait prudentSur le papier, ils ont tout pour s’entendre. Durant son premier mandat, Donald Trump a invité Narendra Modi en grande pompe au Texas et s’est vu retourner la pareille en Inde. Les deux dirigeants se posent en hommes providentiels, artisans de la renaissance de la majorité hindoue ou chrétienne de leur pays. La diplomatie Indienne, écartelée entre le bloc occidental et la Russie, est séduite par la volonté affichée par Donald Trump de mettre rapidement fin à la guerre en Ukraine, tout comme ses sorties agressives sur la Chine, une menace bien tangible en Inde.
Mais depuis un mois, les débats violents au sein du Parti Républicain autour de l’immigration ont gâché la fête. Tout a commencé avec la nomination par Trump de Sriram Krishnan, un investisseur américain d’origine Indienne, comme conseiller à l'intelligence artificielle. Quoi de plus normal vu son succès, qui reflète celui de nombreux immigrés Indiens aux sommets du monde de la Tech aux États-Unis. Sauf que les MAGA, la frange la plus raciste des partisans de Donald Trump ne s’en sont pas accommodés. « Les Indiens, ils sont partout et ça commence à bien faire », ont affirmé en substance plusieurs figures républicaines, qui exigent la fin totale des visas H1B.
Le malaise s’est installé parmi les Indiens et Américains d’origine indienneElon Musk, lui-même venu d’Afrique du Sud, a défendu ces visas pour étrangers spécialisés et Trump lui a donné raison. Mais la violence des attaques contre la communauté Indienne lors de ce débat reste un choc. Après l’Amérique latine, c’est aujourd’hui d’Inde que viennent le nombre le plus de migrants aux États-Unis. Le mur a la frontière du Mexique n’a jamais vraiment choqué les Indiens, dont certains se considèrent comme des immigrés d’élites. Le nationalisme de leur Premier ministre, sa proximité affichée avec Trump, l’accession d’américains d’origine Indienne à la tête de Google et Microsoft, leur sont autant de raisons de penser qu’outre-Atlantique, on ne peut pas se passer d’eux.
Plus dure est donc la chute lorsqu’ils constatent que la xénophobie des MAGA ne les épargne pas. Le sort de l’entrepreneur Vivek Ramaswamy l’illustre à merveille. Ce républicain, fervent soutien de la déportation massive d’immigrés, en croisade contre le « racisme anti-blanc », s’est vu insulter violemment en raison de ses origines indiennes. Lui qui était un temps pressenti pour être vice-président, a finalement été annoncé au sein du département de l’efficacité gouvernementale du nouveau président. On a appris ce lundi qu’il ne fera finalement pas partie du gouvernement. Les Indiens trouveront-ils grâce au sein de la cour réactionnaire autour de Donald Trump ? C’est la question qui taraude ici.