Episodes

  • Les voix du Nitassinan 6 – Pier-Olivier Boudreault
    Oct 17 2024

    Pier-Olivier Boudreault a joué un rôle important dans le processus de reconnaissance juridique de la rivière Magpie sur la Côte-Nord. Cette entrevue permet de mieux comprendre le succès de cette démarche de protection de la dernière grande rivière sauvage au Québec. À ses yeux, tant que les racines profondes du consensus social établi entre les partenaires tiennent bon, la vision réductrice du territoire qui hante d’Hydro-Québec fera face à un mur.

    Son analyse offre une perspective intéressante quant à la pertinence de créer des alliances fortes aux bases solides pour sauvegarder la biodiversité et prendre soin du vivant. Avec le temps et l’expérience, il observe un lien entre mobilisation citoyenne et relation intime avec le territoire. Face à l’adversité, il préconise les liens d’amitié et le respect mutuel pour rester uni, imaginatif et agile.

    Pour ce biologiste de formation, la nature ne se résume pas à des ressources exploitables: il est impératif de reconnaître sa réelle valeur et ses limites bien concrètes. L’exploiter aveuglément revient à détériorer les multiples relations essentielles que nous entretenons avec le vivant. Son appel est sans équivoque : pour établir un rapport sain avec la nature, nous devons d’abord reconnaître que nous en faisons partie.

    Pier-Olivier Boudreault est directeur de la conservation à la SNAP Québec (Société pour la nature et les parcs). Musicien, il interprète à la guitare une de ses compositions à la fin de l’entrevue, bonne écoute!

    Cet épisode du balado est rendu possible grâce au précieux soutien financier du Fonds d’appui à l’engagement étudiant de l’Université de Sherbrooke, merci!

    Références

    Documentaire Après la Romaine

    SNAP Québec

    La rivière Magpie déclarée « personne juridique » pour lui donner des droits

    La rivière Magpie est reconnue à l’international pour son patrimoine

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    1 hr and 10 mins
  • Les voix du Nitassinan 5 – Michael Paul Kuekuatsheu – HISTOIRE & ESPOIR
    Oct 4 2024

    L’histoire de Michael Paul Kuekuatsheu c’est aussi celui du Nitassinan et de ses racines Ilnu et abénaki de l’intérieur des terres. L’écouter raconter ce qu’il a traversé pour accomplir son processus de réappropriation culturelle permet de mieux saisir son lien privilégié avec le territoire. Dans son camp, en pleine forêt, il se sent vivant, libéré, calme, serein et comblé. Ce retour aux sources en territoire colonisé le rend fier : il est maintenant complet dépourvu ce manque profond qui l’habitait.

    Avant d’en arriver à cette plénitude, Michael a traversé un long processus de guérison. La lecture et les voyages dans différentes communautés autochtones l’ont aidé à retrouver sa culture ancestrale. Aujourd’hui, il s’est réapproprié sa langue et sa spiritualité. Le langage lui permet de reconnecter avec sa culture, de conscientiser sa réalité et de se relier encore plus au vivant. Sa quête identitaire lui permet une véritable libération et un sentiment de bien-être profond. Chanter dans sa langue aussi.

    Dès son enfance, une relation intime et sacrée s’est développée avec le vivant en nature. Les chants des oiseaux, les vagues, le vent et même l’aigle l’inspirent musicalement. Il parle du lien entre le caribou et les Innus, de l’impact des barrages sur le territoire. L’histoire de la politique de sédentarisation forcée dans les réserves avait pour but de faciliter l’exploitation du territoire au détriment des modes de vie partagés entre les Premiers Peuples et le non-humain.

    Pour lui, la mort représente une autre étape de la vie. « On est sur terre pour apprendre, pour apprendre à aimer, pour apprendre de l’expérience que l’on a à vivre sur terre avec le vivant ». Il garde espoir en l’avenir, surtout si l’on entreprend ensemble le chemin de la réconciliation. Pour que les allochtones soient de bons allié·es, il faut d’abord reconnaitre la démarche d’autodétermination des Premiers Peuples.

    Cet épisode du balado est rendu possible grâce au précieux soutien financier du Fonds d’appui à l’engagement étudiant de l’Université de Sherbrooke, merci!

    Références

    Pour découvrir la musique de Michael Paul Kuekuatsheu 

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    1 hr and 11 mins
  • Les voix du Nitassinan 4 – Michael Paul Kuekuatsheu - Ensemble debout
    Sep 26 2024

    Gardien du territoire, Michael Paul Kuekuatsheu protège la terre ancestrale pour les générations futures. La gratitude envers les anciens qui ont tracé la voie au travers d’innombrables luttes traverse son souffle. Ses pensées se tournent vers les femmes et les mères, piliers fondamentaux de la vie et du sacré : ce sont elles qui ont le plus écopé de la colonisation. Il est ému devant une jeunesse en pleine crise identitaire et fière de ses racines.

    Conscient des liens entre changements climatiques et effondrement de la biodiversité, il porte un regard lucide face aux bouleversements écologiques actuels tels que les feux de forêt. Pour lui, la possession de la terre et sa surexploitation sans mesure mènent au non-respect du vivant. Rien ne devrait légitimer un écocide au profit d’une mince partie de la population insouciante de ses actions sur la biodiversité. L’heure est à l’action : « pendant que l’on parle, le caribou s’éteint ».

    Son espoir réside dans une alliance entre allochtones et autochtones. Ces derniers n’ont jamais cédé le territoire. Décoloniser les esprits, conscientiser, sensibiliser et informer permettra un jour de se tenir debout ensemble. Michael a la foi en l’humanité, « si on puise dans notre fond intérieur, c’est naturel de s’entraider, s’aimer et s’accepter dans nos différences ». La survie des premiers colons français n’aurait d’ailleurs jamais été possible sans cette culture de l’entraide historique chez les Premiers Peuples.

    Auteur, compositeur, interprète, Michael Paul Kuekuatsheu est Ilnu et abénaki de l’intérieur des terres. Membre du Collectif ishpitenimatau tshikauinu assi, il a participé aux démarches autour de l’écriture du Manifeste des Premiers Peuples.

    Cet épisode du balado est rendu possible grâce au précieux soutien financier du Fonds d’appui à l’engagement étudiant de l’Université de Sherbrooke, merci!

    Références

    Manifeste des Premiers peuples

    Des Innus montrent la porte à l’industrie forestière sur leur territoire ancestral

    Des Innus dressent un blocus pour stopper les coupes forestières sur le Nitassinan

    Sa chanson en l’honneur des femmes : Ilnu utapelitamun

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    51 mins
  • Les voix du Nitassinan 3 – Ronald Bacon
    Sep 19 2024

    Ronald Bacon a acquis sa vraie liberté, celle de l’autonomie, en apprenant à vivre sur le Nitassinan. En retournant vivre cinq ans dans le bois, il s’est senti devenir quelqu’un dont il était fier. Entrer pleinement en relation avec le vivant lui a alors permis d’apprendre le respect, l’humilité et l’honnêteté; des valeurs qu’il croit essentielles à la vie en société.

    En territoire, sa spiritualité raisonne comme nulle part ailleurs : « on prie, et on croit en sa prière ». Il y rencontre son « être » sans les pièges du paraitre et y apprend à se connaître pour naturellement tendre vers le meilleur en lui. Ronald insiste : « tout le monde peut être Innu », il importe surtout de vivre des valeurs du territoire et de nourrir une quête spirituelle de soi.

    S’il était encore jeune, cet ainé de la communauté autochtone d’Essipit vivrait au cœur du Nitassinan où il se sent chez lui. Il est très critique de notre dépendance au confort et à l’abondance énergétique. Selon lui, la dépendance commence à l’école où « le système te prend et t’embarque ». Dès l’enfance, on s’attache au matériel et l’on y apprend que « tout marche à la piasse ». Le monde politique issu de la colonisation l’énerve : impossible d’y incarner les valeurs essentielles à la vie…

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    Référence

    Le balado Sous les barrages

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    1 hr and 10 mins
  • Les voix du Nitassinan 2 – Lydia Mestokosho-Paradis
    Sep 12 2024

    Découvrir Lydia et se laisser toucher par ses paroles invite à la rencontre de soi et à la gratitude. Avec une générosité rare, elle se permet d’être vulnérable et authentique dans cette entrevue qui respire l’humilité. Elle aspire à un monde où la guérison personnelle deviendrait une quête vibrante sur le lac de la vie. Tels des goûtes d’eau, nous pourrions impacter le cours de l’histoire en commençant par ce qui nous entoure jusqu’aux assises de notre maison, la Terre.

    Il faut l’entendre parler du territoire et des aînées pour comprendre toutes les subtilités qui les relient. En l’écoutant, on comprend mieux comment le mode de vie ancestral peut nous inspirer dans notre quête relationnelle avec le vivant. Oui, en territoire le moment présent s’impose naturellement et les 5 sens deviennent bien aiguisés pour nous aider à trouver nos chemins de présence pour habiter pleinement le monde. La culture innue est d’ailleurs imprégnée de vivant avec une langue où même le temps des verbes se distingue par rapport aux objets animés ou inanimés!

    Artiste formée en art visuel, Lydia Mestokosho-Paradis est agente culturelle à la Maison de la culture innue à Ekuanitshit près de l’Archipel-de-Mingan sur la Côte-Nord. Elle y transmet sa culture avec une patience nourrie par le chemin de guérison qu’elle a emprunté depuis bientôt 6 ans. Son parcours de vie est sillonné par sa volonté de bâtir des ponts entre les peuples, particulièrement avec les Innus à qui elle reconnait une compassion sans mesure.

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    1 hr and 3 mins
  • Les voix du Nitassinan 1 - Mathieu Bourdon et Yann Troutet
    Sep 5 2024

    Mathieu Bourdon et Yann Troutet sont les initiateurs de la démarche de protection de la rivière Magpie. Ils fondent l’Association Eaux-Vives Minganie en 2009 face aux menaces que fait planer le Plan Nord sur ce joyau naturel méconnu du grand public. Leur objectif de se structurer pour donner une voix à l’une des dernières grandes rivières sauvages du Québec donnera des résultats hors du commun. En effet, elle détient aujourd’hui un statut de personnalité juridique octroyée par les pouvoirs locaux, une visibilité internationale et des alliés de taille. Quiconque veut dorénavant priver la Magpie de couler librement fait face à un puissant barrage.

    Cette entrevue offre une perspective de la relation au vivant d’une richesse qui va bien au-delà de la simple compréhension rationnelle. Mathieu parle de la rivière Magpie comme d’un membre de la famille qui a le droit d’évoluer librement, avec sa personnalité qui lui est propre. Il n’a pas besoin d’être auprès d’elle pour ressentir le bonheur qui le lie à celle-ci. En prendre soin va de soi et la faire découvrir l’emplit d’un bonheur presque palpable. Écoutez cette entrevue jusqu’à la fin, à croire que la puissance et la poésie de la rivière habitaient la conversation.

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    Références

    Le balado Sous les barrages

    Lettre d’opinion de Mathieu Bourdon qui a marqué la mise au monde de l’Association en Eaux-Vives Minganie

    L’Alliance Muteshekau-shipu

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    1 hr and 5 mins
  • Se relier à la toile du vivant avec Isabelle Fortier
    Jul 16 2024

    Thérapeute psychocorporelle spécialisée en écopsychologie, Isabelle Fortier propose d’explorer notre ressenti par le travail qui relie pour vivre pleinement une intégration capable d’influencer notre façon d’être au monde. L’approche permet de ressentir notre liance, pas seulement intellectuellement, mais aussi dans notre cœur, notre affecte et notre corps. Quand on se sent relier à la nature et que l’on comprend que l’on en fait partie, on en prend soin naturellement. Elle invite aussi à oser être qui nous sommes, à aller à contre-courant et déranger un statu quo pour atteindre le point de bascule nécessaire à une profonde transition collective.

    Isabelle Fortier fonde Égo/éco au Bic en 2017 pour accompagner les individus à repenser leur rapport à la nature, pour passer d’un mode de vie individualiste à une conscience plus large, c’est-à-dire de l’interdépendance des êtres vivants. Elle offre des conférences, des ateliers, de l’accompagnement individuel et de la formation pour les professionnels.

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    Pour découvrir l’écopsychologie et Joanna Macy

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    55 mins
  • Prendre un virage tête, main, cœur avec Ian Segers
    Jul 11 2024

    Figure inspirante du milieu de la transformation sociale et écologique au Québec, Ian Segers coorganise, pour une 6e édition, le festival VIRAGE Fabrique d’idées. Enseignant depuis 15 ans à l’Université de Chicoutimi en écoconseil, ses expertises en éthique appliquée et en pratique du dialogue sont aussi au service du Grand dialogue régional pour la transition socio-écologique. Ses convictions sont à l’image de VIRAGE : réfléchir, partager de nouvelles idées, discuter de nouvelles propositions sociales et écologiques, se relier avec le cœur à soi, aux autres et à la nature et se mettre en action. Comme vous le découvrirez, on a vraiment le goût de toujours plus être en résonance avec le vivant avec Ian.

    Cet épisode du balado est rendu possible grâce au précieux soutien financier du Fonds d’appui à l’engagement étudiant de l’Université de Sherbrooke, merci!

    Référence

    Un monde hyperdisponible, Marc Boucher, Le devoir, 22 juin 2024

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    56 mins