• L'élégance des faibles - Journal intime d'une dépressive

  • By: Marie Richard
  • Podcast

L'élégance des faibles - Journal intime d'une dépressive

By: Marie Richard
  • Summary

  • ⚡Bienvenue sur « L’élégance des faibles », le podcast qui raconte l’histoire de mes dépressions. Ce journal intime est émotionnel ; il est le récit d’une portion de vie. J’y décris mes angoisses pour ne pas oublier, et j’y explore les contours de mon rapport au monde.⚡ Aujourd’hui, et après plusieurs années d’errance médicale, je ressens que mon devoir est de témoigner pour aider d’autres personnes qui ont vécu ou vivent encore une dépression. Ici, je décortique tous les aspects de cette maladie. Ses causes, ses différentes formes, ses traitements et sa prise en charge ; mais aussi les tabous, la honte et la culpabilité qui sont les pierres angulaires de cette pathologie. Méconnue, et encore largement incomprise, la dépression toucherait pourtant 1 personne sur 5 au cours de sa vie en France. Ici, je vous propose un espace sans tabou, pour libérer la parole et désamorcer toute forme de culpabilité. Ici, je vais vous raconter mes dépressions, pas à pas, dans les détails, et sans langue de bois. Moi, c’est Marie. Je suis née en 1986 à Paris, je suis architecte, et je suis la maman de Louise, qui a 8 ans. J’ai vécu une DPP à sa naissance, puis 7 dépressions sévères par la suite. Mes dépressions m’ont écartée de la vie et plongée dans les ténèbres. Mais j’aperçois l’espoir malgré les crises et l’effondrement, car la lueur au loin est faible, mais je la distingue dans l’obscurité. Il suffit que je l’atteigne pour m’y accrocher de toutes mes forces. Car ce podcast est là, bien tangible, et il est la preuve irréfutable que je suis capable de transcender cette épreuve, de créer quelque chose de positif, de lui donner un sens, et qui sait, de la rendre belle. Vivre vaut mieux que mourir et je retrouverai la joie puissante coûte que coûte. La temporalité de ce journal est émotionnelle, car la dépression n’a que peu d’égard pour le jour ou l’heure qu’il est, ou bien le temps qu’il fait. Ma montre est régie par mes émotions, et mon calendrier est dirigé par les aléas de mes états d’âme. J’y décris le tourbillon de mes tourments et les affres de ma mélancolie. La dépression peut toucher n’importe qui, riches, pauvres, adultes, enfants, hommes, femmes… Et elle est d’une violence inouïe. Elle est dangereuse car elle est invisible à l’oeil nu et silencieuse. Elle est méconnue, incomprise, ignorée, jugée, et paradoxalement, banalisée par les praticiens. Elle est une pathologie sérieuse qu’il faut détecter et absolument traiter à temps pour éviter les conséquences graves comme le suicide. Car elle n’est pas une maladie comme les autres : Elle n’est pas visible comme une plaie, une brulure ou une fracture, pour lesquelles les prises en charge sont évidentes. Cette maladie est insidieuse, elle ne prévient pas, elle n’est pas dépistée comme les cancers, les traitements sont difficiles à trouver et la convalescence peut être longue. Sans traitement adapté, les rechutes sont courantes: La dépression peut perdurer dans le temps, et elle peut être le début d’une série d’épisodes dépressifs répétitifs entrecoupés de périodes sans symptômes : Elle signe alors l’entrée dans un trouble dépressif chronique. Ici, sans prétendre donner des réponses hasardeuses, je choisis simplement de narrer mon histoire et d’exprimer mes interrogations avec authenticité et sans faux-semblant ; une histoire qui, je l’espère, fera écho aux nombreuses personnes qui connaissent la souffrance et le désespoir de la dépression, mais également à leurs proches, parfois démunis face à cette tornade dévastatrice. Bonne écoute ! Musique originale : Nicolas Durand & Marie Richard Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
    Marie Richard
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Episodes
  • 00 Bande annonce [JOURNAL INTIME D'UNE DEPRESSIVE]
    Feb 19 2024

    ⚡Bienvenue sur « L’élégance des faibles », le podcast qui raconte l’histoire de mes dépressions. Ce journal intime est émotionnel ; il est le récit d’une portion de vie. J’y décris mes angoisses pour ne pas oublier, et j’y explore les contours de mon rapport au monde.⚡🎧🎧🎧


    Aujourd’hui, et après plusieurs années d’errance médicale, je ressens que mon devoir est de témoigner pour aider d’autres personnes qui ont vécu ou vivent encore une dépression.


    Ici, je décortique tous les aspects de cette maladie. Ses causes, ses différentes formes, ses traitements et sa prise en charge ; mais aussi les tabous, la honte et la culpabilité qui sont les pierres angulaires de cette pathologie. Méconnue, et encore largement incomprise, la dépression toucherait pourtant 1 personne sur 5 au cours de sa vie en France.


    Ici, je vous propose un espace sans tabou, pour libérer la parole et désamorcer toute forme de culpabilité. Ici, je vais vous raconter mes dépressions, pas à pas, dans les détails, et sans langue de bois.


    Moi, c’est Marie. Je suis née en 1986 à Paris, je suis architecte, et je suis la maman de Louise, qui a 8 ans. J’ai vécu une DPP à sa naissance, puis 7 dépressions sévères par la suite.


    Mes dépressions m’ont écartée de la vie et plongée dans les ténèbres. Mais j’aperçois l’espoir malgré les crises et l’effondrement, car la lueur au loin est faible, mais je la distingue dans l’obscurité. Il suffit que je l’atteigne pour m’y accrocher de toutes mes forces.

    Car ce podcast est là, bien tangible, et il est la preuve irréfutable que je suis capable de transcender cette épreuve, de créer quelque chose de positif, de lui donner un sens, et qui sait, de la rendre belle. Vivre vaut mieux que mourir et je retrouverai la joie puissante coûte que coûte.

    La temporalité de ce journal est émotionnelle, car la dépression n’a que peu d’égard pour le jour ou l’heure qu’il est, ou bien le temps qu’il fait. Ma montre est régie par mes émotions, et mon calendrier est dirigé par les aléas de mes états d’âme. J’y décris le tourbillon de mes tourments et les affres de ma mélancolie.


    La dépression peut toucher n’importe qui, riches, pauvres, adultes, enfants, hommes, femmes… Et elle est d’une violence inouïe. Elle est dangereuse car elle est invisible à l’oeil nu et silencieuse. Elle est méconnue, incomprise, ignorée, jugée, et paradoxalement, banalisée par les praticiens. Elle est une pathologie sérieuse qu’il faut détecter et absolument traiter à temps pour éviter les conséquences graves comme le suicide. Car elle n’est pas une maladie comme les autres : Elle n’est pas visible comme une plaie, une brulure ou une fracture, pour lesquelles les prises en charge sont évidentes. Cette maladie est insidieuse, elle ne prévient pas, elle n’est pas dépistée comme les cancers, les traitements sont difficiles à trouver et la convalescence peut être longue. Sans traitement adapté, les rechutes sont courantes: La dépression peut perdurer dans le temps, et elle peut être le début d’une série d’épisodes dépressifs répétitifs entrecoupés de périodes sans symptômes : Elle signe alors l’entrée dans un trouble dépressif chronique.


    Ici, sans prétendre donner des réponses hasardeuses, je choisis simplement de narrer mon histoire et d’exprimer mes interrogations avec authenticité et sans faux-semblant ; une histoire qui, je l’espère, fera écho aux nombreuses personnes qui connaissent la souffrance et le désespoir de la dépression, mais également à leurs proches, parfois démunis face à cette tornade dévastatrice.


    Bonne écoute !


    Musique originale : Nicolas Durand & Marie Richard


    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    5 mins
  • 01 Le monde dépressif [JOURNAL INTIME D'UNE DEPRESSIVE]
    Feb 19 2024

    ⚡En thérapie, je travaille depuis des années sur moi-même, mon histoire et mon passé afin de comprendre enfin, ce qui a déraillé. Que s’est-il produit dans mon enfance pour que je sois devenue une adulte si instable, et si vulnérable ? Pourquoi cette mélancolie ? Est-ce mon caractère, ma façon d’être ? Après plusieurs années d’introspection, j’ai appris à chercher en moi les réponses. J’ai compris qu’il ne tient qu’à moi de changer mon destin.


    Mais les difficultés que je traverse semblent ne jamais prendre fin. Alors il est parfois plaisant et réconfortant d’envisager que je ne sois pas l’unique responsable, et que malgré tous mes efforts fournis depuis 8 ans, je ne sois pas la seule qu’il faille soigner.


    Le monde moderne peut se montrer rude et impitoyable. Certes, mon monde intérieur me maltraite, mais le monde extérieur n’est pas exempt de toute responsabilité. J’admets qu’il puisse se montrer merveilleux à bien des égards, mais dans mon cas, il peut également prendre la forme d’un ordonnateur terriblement angoissant et gravement anxiogène.


    Malgré toutes les avancées et le confort que nous offrent ce monde, ces progrès indéniables ont laissé bien des choses de côté. Et les conséquences de cette mise à pied ne sont pas anecdotiques, mais au contraire, bien tangibles et bien plus souvent qu’elles n’y paraissent, dévastatrices.


    Il y a peu, je faisais des courses et mon regard a été attiré par un stand de tisanes de CBD. Bien évidemment, je suis à l’affût constant de toutes les solutions qui pourront m’extraire de ma dépression. Alors, je me suis approchée et j’ai lu l’un des textes du packaging :


    « Les plantes adaptogènes, de véritables boucliers naturels : Utilisées depuis des millénaires dans les médecines douces traditionnelles, les plantes adaptogènes sont réputées pour aider l’organisme à mieux s’adapter au stress. Une autre caractéristique des plantes adaptogènes est qu’elles évoluent dans un environnement hostile, ce qui leur confère une grande résistance car elles ont dû s’adapter pour se développer et survivre. Par conséquent, ces plantes représentent une solution naturelle pour mieux affronter les difficultés du quotidien de notre monde moderne. »


    J’étais stupéfaite. Même les publicitaires l’admettaient ; tant et si bien qu’ils l’utilisaient désormais comme une stratégie marketing. L’adaptation serait donc la clé. « C’est la loi de la jungle, tu tues ou t’es tué ». Et ceux qui sont capables de s’adapter le sont car ils en ont le talent, l’énergie et la force. De l’existentialisme découle la méritocratie. Quelle libération ! Nous sommes enfin les maîtres de nos destins, alors, « Si on veut, on peut ». Les forts vaincront, ils réussiront, ils brilleront et seront valorisés. Selon Jung, « Je ne suis pas ce qui m'est arrivé, je suis ce que je choisis de devenir. » Je ne suis pas d’accord.


    Car alors, qu’en est-il de ceux que l’on nomme aisément « les faibles » ? Ceux qui montrent les signes évidents d’un manque de talent ou d’un excès de paresse ? Car le monde ne regarde plus les opprimés comme par le passé ; comme des êtres qui ont subi un accident ou un malheur, non. Les échecs ne sont plus le lot des infortunés mais celui des « perdants » ; car si ceux qui sont au sommet méritent tout leur succès, alors ceux qui sont en bas méritent sûrement leur échec. Dans cette société qui valorise le mérite, ce qui semblait jadis une libération est devenu une damnation.


    Aujourd’hui, je comprends la difficulté et la peine. Je connais la tragédie et le désespoir, et je me surprends à rêver d’un monde dans lequel nous pourrions croire, collectivement et de toutes nos forces, que nous avons tous des chances de réussir, mais également que nous pouvons tous tomber, que nous soyons bons ou mauvais, talentueux ou non, forts ou non, volontaires ou paresseux. Un monde où l’échec ne serait pas seulement le lot des uns, et dans lequel chacun mériterait la compassion plutôt que le mépris.


    Musique originale : Nicolas Durand & Marie Richard


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    18 mins
  • 02 La perfection & l'angoisse [JOURNAL INTIME D'UNE DEPRESSIVE]
    Feb 27 2024

    A la recherche de la perfection

    Il m’arrive souvent de me détester. « Tu ne sers à rien, ta vie n’a aucun sens », ou « Tu n’es pas assez mince, tu es trop faible, trop sensible, irritable, moyennement intelligente, pas très drôle, pas téméraire, pas si jolie, pas si gentille, égoïste… ». Cette vision négative de moi-même prend beaucoup de place ; elle est en fait une réponse aux sollicitations incessantes du monde extérieur, qui soulignent l’importance de l’accomplissement personnel. Je ne réponds pas aux attentes de mon environnement et cela me ronge ; je tâche de m’y soustraire, seulement, le sentiment que j’ai parfois de gâcher ma vie demeure plus fort que moi. Où que je regarde, la perfection est partout : les uns travaillent d’arrache-pied, les autres sont mères célibataires et gèrent seules leurs enfants, leur vie sentimentale et sociale, leur maison, leurs amis… Les femmes ont des corps de rêve, les cheveux brillants, les dents blanches ; eux ne fument pas, travaillent soixante-dix heures par semaine, enchaînent quarante-cinq réunions dans la journée, dorment quatre heures par nuit, font la cuisine, le ménage, s’achètent une maison en province, économisent chaque mois, ont une assurance vie, payent la maison de retraite, font du yoga, créent une start-up qui cartonne…

    En ce qui me concerne, c’est l’échec : J’ai 37 ans, je suis en arrêt maladie depuis plusieurs mois suite à un nouvel épisode dépressif (le 7ème à ce jour) ; c’est d’ailleurs pourquoi j’enchaîne les périodes de chômage depuis près de 10 ans, j’ai vécu une dépression majeure du post-partum suite à la naissance de ma fille, je suis - peut-être - bipolaire, peut-être borderline, je suis grosse (je peine à trouver ma taille en dehors des enseignes spécialisées), mes cheveux gras tournent au gris, j’avale jusqu’à douze comprimés chaque jour (quatre comprimés d’antidépresseurs, deux comprimés contre les troubles de l’humeur, un à deux anxiolytiques, un à deux somnifères, et deux comprimés contre la chute des cheveux), mes dents sont grises, je dors au moins douze heures par jour (pas la nuit car j’ai des insomnies malgré les somnifères), je me lève l’après-midi, je mange et je fume au lit, je ne cuisine pas (rarement), je mange gras, trop sucré, et en dehors des repas. Mes amis et ma famille m’ont tournées le dos lorsque j’ai laissé ma fille à son père quand elle avait trois ans, - je suis revenue quelques mois plus tard mais depuis, j’ai beaucoup de difficultés à m’occuper d’elle plus de quelques jours - j’ai fait deux séjours longs en clinique psychiatrique, ainsi qu’une tentative de suicide, je vis dans un 25m2, je n’ai aucune confiance en moi, aucune épargne, aucun placement, je ne fais pas de sport, ne suis pas membre d’une association, et surtout, je suis épuisée en permanence…


    De surcroît, la comparaison, inhérente à la recherche de la perfection, est vicieuse car elle est le meilleur moyen de ne jamais rien terminer. J’écris depuis des années des mots, des débuts, des fins… Mais face à l’imperfection de ce que je crée, j’abandonne inéluctablement. J’ai d’ailleurs entamé de nombreux projets et eu beaucoup d’idées sans jamais leur donner vie, par peur panique d’un manque d’excellence.

    Je tâche de réclamer mon existence, de m’attacher à cet encouragement : « Résiste, prouve que tu existes… » de France Gall, de m’extraire de ma tête et de me ré-approprier mon corps devenu gros et imparfait - peut-être d’ailleurs ai-je grossi afin de prendre plus de place et d’enfin assumer mon existence - de revoir mon rapport en retrait du monde, de m’exprimer avec aplomb face à ceux qui ne doutent jamais (et qui se trompent, souvent…). La dépression est un bouleversement existentiel, elle m’a dépouillée peu à peu de moi-même, et il m’est de plus en plus difficile de donner un sens à mon existence cabossée.


    Musique originale: Nicolas Durand & Marie Richard

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    14 mins

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