Sensation d' asphyxie, coeur qui bat la chamade, bouche pâteuse, mains moites, jambes flageolantes, envie de crever dès qu'il s'agit de prendre la parole en public ?
Bienvenue dans le monde merveilleux des glossophobes 😉! Parce que rassurez vous, vous êtes loin d'être les seuls. Selon des études très sérieuses menées sur le sujet environ les trois quarts de la population mondiale souffrent, ou ont souffert ,de l'un des symptômes de la glossophobie. C'est l'une des peurs les plus répandues dans le monde. On se fait quasiment tous dessus dès qu'il s'agit de prendre la parole devant du monde.
C'est rassurant vous trouvez pas ?
Moi en tout cas ça me rassure. Parce que je suis comme tout le monde j'ai très peur à chaque fois qu'on me demande d'intervenir devant un auditoire. Tous les symptômes que je viens de décrire je les connais. Après attention hein quand je dis que je les connais très bien c'est vrai mais ça n'a aujourd'hui absolument plus rien à voir avec ce que j'ai pu connaître à l'adolescence. Le collège c'est la pire période de mon existence. Notamment parce que je me retrouve dans l'incapacité totale de prendre la parole en classe. C'est un phénomène totalement nouveau pour moi qui n'était jamais apparu dans mon enfance. Je rougis constamment dès qu'un prof m'interroge en classe, j'ai les mains trempées par la peur qu'on me demande de prendre la parole et surtout j'en suis totalement incapable. Mon coeur bat tellement fort, mon souffle est tellement haletant, ma respiration tellement rapide, que je n'arrive à bredouiller que quelques mots. Mais le summum de l'horreur je le vis lors d'un cours d'histoire en quatrième. Ce jour-là la prof demande à un élève au hasard de lire à voix haute. Ca tombe sur moi. Il faut savoir qu'au collège, pour échapper à l'humiliation de bégayer devant mes copains, j'ai élaboré un plan... Je simule un fou rire. Ce jour-là ma stratégie fonctionne à la perfection puisque après avoir attendu une dizaine de secondes que je veuille bien me calmer la prof perd patience et demande à mes voisins de lire à ma place. Mais avant de le faire (et je m'y attendais absolument pas) elle me couvre des mots les plus blessants devant toute la classe.
Pourquoi tant de haine ?
Peut-être parce qu'il s'agissait d'un texte sur l'extermination des Juifs lors de la seconde guerre mondiale. Alors que mon but était simplement d'échapper à la honte de lire à voix haute la prof a cru que la shoah était la cause de mon fou rire... Ah ça fait mal, ça fait très très mal. Et pourtant, si mes souvenirs sont bons quand je suis enfant m'exprimer devant du monde n'est pas un problème. Au contraire, c'est un plaisir immense ! Que ce soit devant mes copains ou face à des adultes, j'adore me sentir écouté. J'ai un souvenir très net à l'âge de 7 ou 8 ans. Je suis en classe de CE2 et la maîtresse me demande de résumer à un livre que je viens de lire pendant le temps lecture. Ce qui m'a particulièrement marqué ce jour-là c'est la qualité du silence dans la classe. La cloche s'est malheureusement mises à sonner avant la fin de mon histoire, mais ce que je n'oublierai jamais c'est que la maîtresse a souligné que c'était dommage que je sois obligé de m'arrêter tellement les élèves semblaient suspendus à mes lèvres.
Mais voilà !
Le temps béni de l'enfance ne dure qu'un temps et à l'adolescence tout est radicalement différent ! Le corps qui change, les premiers boutons sur le visage, les premiers complexes, les premiers émois amoureux, les premières questions existentielles et chez moi une timidité qui devient quasi maladive et qui ressemble à un enfermement...
Vous pouvez retrouver l'épisode comment vaincre la glossophobie sur ma chaîne YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=Pfn_VVmuR0Q