En tête-à-tête

By: FRANCE 24
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  • Des entretiens en tête-à-tête sans concessions avec des dirigeants, des personnalités, des voix alternatives. Découvrez les figures du monde culturel, de la politique, des activistes, des PDG. Ce sont celles et ceux qui façonnent notre monde. Le vendredi à 18 h 15 avec Marc Perelman.

    France Médias Monde
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Episodes
  • "Je suis déterminée à me battre", affirme l’activiste iranienne emprisonnée, Narges Mohammadi
    Feb 4 2025

    L’activiste iranienne pour les droits des femmes, Narges Mohammadi, a accordé un entretien à France 24, alors qu’elle bénéficiait d’une permission temporaire de sortie de la prison d’Evin à Téhéran. Malgré neuf procès et une nouvelle condamnation à dix ans d’emprisonnement, la lauréate du prix Nobel de la paix 2023 reste résolue à poursuivre son combat pour les droits humains en Iran. Elle affirme que le mouvement de protestation "Femme, Vie, Liberté" "continue d'exister avec force", mais prend "différentes formes".

    À l'occasion d’une permission de sortie temporaire, l’activiste iranienne emprisonnée Narges Mohammadi s’est exprimée sur France 24, depuis son domicile à Téhéran. Affaiblie par une récente opération chirurgicale, elle a assuré : "Là, je suis en permission, je commence à aller mieux et sur le plan psychique également, je vais très bien."

    Après avoir été jugée neuf fois, l’activiste purge actuellement sa dixième année de prison et devra retourner derrière les barreaux pour encore dix ans. Elle est détenue dans la prison d’Evin, au sein du quartier réservé aux prisonniers politiques. Durant son incarcération à Evin, Narges Mohammadi affirme avoir été placée à trois reprises à l’isolement, "où les conditions de détention sont insoutenables."

    Elle a également été envoyée à l’isolement dans un centre de détention militaire dépendant des Gardiens de la révolution. "Ils vous y emmènent pour vous infliger des actes de tortures psychologiques et morales, et pour vous briser et obtenir ce qu’ils veulent", explique-t-elle.

    Pendant sa détention, Narges Mohammadi n’a pas été autorisée à rendre visite à son père malade à l’hôpital, ni à assister à ses funérailles. Elle a également rencontré de grandes difficultés pour communiquer avec ses enfants, qui vivent en exil. Les gardiens lui ont interdit de leur parler au téléphone. Mère de deux enfants, elle affirme : "J’espère pouvoir un jour prendre mes enfants dans mes bras, dans mon propre pays. Et je vis dans cet espoir."

    "Le peuple iranien est devenu résistant"

    Narges Mohammadi insiste sur le fait que le mouvement de protestation "Femme, Vie, Liberté", déclenché par la mort de Mahsa Amini en 2022 aux mains de la police des mœurs, "continue d’exister avec force". "Le peuple (iranien) est devenu résistant grâce à ce mouvement", estime-t-elle, "On voit le niveau de cette résistance partout dans le pays, que ce soit auprès des enseignants, des ouvriers, des femmes, de toutes les couches de la société, y compris des retraités".

    L’activiste dénonce également la loi imposant le port du voile obligatoire aux femmes iraniennes, qu’elle qualifie "d’outil de domination" utilisé par les autorités. Si celles-ci pouvaient "dominer une moitié de la société, cet asservissement allait leur permettre de mettre toute la société sous leur domination. Et c'était, cela leur but".

    Alors que le prix Nobel de la paix, qui lui a été décerné en 2023, a mis son combat pour les droits humains sous les projecteurs, la militante se désole qu'avec "un gouvernement répressif" comme celui de la République islamique, l’obtention du prix Nobel de la paix "a rendu la situation plus délicate".

    Narges Mohammadi explique également que les autorités iraniennes lui ont "de nombreuses fois" proposé de quitter le pays, mais qu’elle a toujours refusé. "Je n’ai toujours pas l’intention de quitter l’Iran. Je suis déterminée à continuer à me battre aux côtés du peuple iranien."

    [NDLR : pour des raisons de sécurité et de logistique, les questions ont été envoyées par écrit à Narges Mohammadi, puis ses réponses enregistrées ont été envoyées à France 24.]

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    12 mins
  • Benjamin Stora : "Entre Paris et Alger, la crise la plus grave depuis l'indépendance"
    Jan 30 2025

    Dans un entretien accordé à France 24, l'historien Benjamin Stora revient sur la crise diplomatique inédite entre Paris et Alger. Alors que la commission mixte d'historiens algériens et français qu'il dirige n'avance plus dans son travail sur la mémoire de la colonisation, le spécialiste de l'histoire algérienne plaide pour une reprise du travail mémoriel, fondamental pour les mémoires blessées et la jeune génération des deux pays.

    Auteur de nombreux ouvrages sur l'Algérie, l'historien Benjamin Stora a été nommé par le président Macron à la tête d'une commission mixte travaillant sur la mémoire de la colonisation et de la guerre avec l'Algérie. Composée d'historiens français et algériens, la commission avait produit un premier rapport en 2021. Leur travail est désormais au point mort, tant les tensions entre Paris et Alger sont vives ces dernières semaines.

    "C'est la crise la plus grave, la plus importante" entre la France et l'Algérie "depuis l'indépendance", observe l'historien. "C'est une crise diplomatique et politique extrêmement importante".

    Pour Benjamin Stora, l'origine de cette crise diplomatique vient des déclarations d'Emmanuel Macron concernant le Sahara Occidental et sa "marocanité". Ces mots ont "mis le feu aux poudres", affirme-t-il.

    En outre, après la dissolution de l'Assemblée nationale, la scène politique française s'est modifiée et le président français s'est appuyé sur "la partie droite de l'Hémicycle, les Républicains et l'extrême droite française, qui sont traditionnellement favorables à la monarchie marocaine".

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    12 mins
  • La guerre avec le Rwanda "est une option envisagée", dit le ministre de la Communication de la RDC
    Jan 22 2025
    De violents affrontements opposent les forces armées congolaises et le groupe rebelle du M23, dans l'est de la République démocratique du Congo. Selon le porte-parole de l’armée congolaise, le groupe armé a "fait une percée sur Bweremana, au Nord-Kivu, et Minova, au Sud-Kivu", mardi. Avec le voisin rwandais, "l'option de la guerre est une option qui est envisagée", et "nous y sommes déjà d'ailleurs", déclare sur France 24 Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias de la RD Congo. L'armée congolaise a reconnu mardi 21 janvier "une percée" du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RD Congo). En effet, le groupe armé qui combat le gouvernement de Kinshasa dans la région, avec le soutien du Rwanda et son armée, s'est emparé de Minova, nœud commercial ravitaillant Goma. Invité sur le plateau de France 24, Patrick Muyaya, considère que "l'option de la guerre [avec le Rwanda] est une option qui est envisagée. Nous y sommes déjà d'ailleurs".Pour autant, "ni le peuple rwandais, ni le peuple congolais ne méritent la guerre", estime le ministre de la Communication et des Médias de la République démocratique du Congo."Si le peuple rwandais devait avoir droit à la parole, je ne suis pas sûr qu'il [le président rwandais Paul Kagame] serait encore à la tête de ce pays" (le Rwanda), poursuit Patrick Muyaya.Le président rwandais, lui aussi, a remis en cause la légitimité de son homologue, Félix Tshisekedi, en affirmant qu'il n'a "jamais été élu". "Je sais reconnaître les leaders quand je les vois, je sais aussi reconnaître les idiots", avait ajouté Paul Kagamé devant des diplomates étrangers. Ces propos sont "illustratifs" d'un état d'esprit "pleinement dans la bassesse", et du "caractère un peu mégalo" de Paul Kagamé, commente Patrick Muyaya."Les terroristes du M23 n'existent pas"Mi-décembre, une réunion entre dirigeants rwandais et congolais était pourtant prévue, à Luanda, avant que l'Angola - pays médiateur - annonce son annulation sur fond de désaccords entre Kigali et Kinshasa.L'objectif du sommet était de mettre fin aux violences endémiques qui sévissent dans le le Nord-Kivu. Frontalière du Rwanda, cette province congolaise a été déstabilisée par la résurgence du M23, fin 2021."Les terroristes du M23 n'existent pas", tranche Patrick Muyaya : "c'est le Rwanda qui agit à travers ce groupe". Selon les autorités congolaises, plusieurs milliers de soldats rwandais sont actuellement déployés sur le territoire de la RD Congo.À voir aussiSommet RDC - Rwanda : le M23 au centre des désaccordsSous l'égide du président angolais João Lourenço, le processus de Luanda avait été lancé en 2022 avec pour mandat l’apaisement des relations entre la RDC et le Rwanda. Est-il caduque ? "Je n'irai pas comme vous pour dire qu'il est mort simplement parce que le président rwandais a choisi de continuer de semer la mort dans l'est de la RDC", répond Patrick Muyaya. "C'est le processus d'ailleurs qui mérite aujourd'hui d'être sauvé, parce que s'il est mort, ça veut dire que toute la communauté internationale aura échoué."Le ministre appelle à des sanctions internationales "plus dures" contre Kigali. Les "actes terroristes" de l'armée rwandaise, le M23 et les officiels rwandais "ne devraient pas rester sans suite", dit-il."C'est aussi de cette manière qu'on peut s'assurer de prévenir encore un conflit de plus grande envergure", conclut Patrick Muyaya.
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    12 mins

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