Bonjour, bonsoir, bonjoir,
Est-ce que vous aussi, vous éprouvez parfois ce petit moment d’inconfort à la salutation, cette impossibilité à faire un choix ? Les italiens et les italiennes ont résolu le problème, avec une frontière à midi. Après midi, c’est forcément la bonne soirée. Alors, on n’a qu’à dire bonsoir.
On est presque le soir, mais le soleil brillera, enfin je l’espère, comme il brille maintenant. C’est tentant. Peut-être qu’on pourrait aller danser dehors ? Il y a quelque chose de l’été en tout cas dans tout ça. Ce n’est pas du tout la nuit, pas encore, c’est plutôt son envers, mais, ça ne nous empêche pas de repenser et de réécouter des rêves d’antan. C’est tentant les rêves d’antan. Et puis, la nuit va bien finir par arriver.
On partira sur la montagne et aussi dans la campagne, chasser les rêves d’antan ou les neiges du Kilimandjaro, pour ce que ça nous chaut.
Comment divise-t-on l’espace, notre espace ? Sommes-nous condamné-e-s à rester sur les seuils ? Est-ce qu’on pourra encore se promener, la nuit, en Bourgogne, ou ailleurs ? D’ailleurs, c’est quoi, les sons de la nuit pour vous ?
On se perdra dans la nuit donc, dans un intérieur divisé en deux, sur les seuils connus ou inconnus, dans la montagne, à Séville et à Erfurt. Erfurt se situe à à peu près à 300 km de Bielefeld, une ville de l’ancienne Allemagne de l’Est, victime d’un canular national : on vous le dira partout, Bielefed n’existe pas.
Peut-être que la moutonne existe, et les raves et les raves aussi. Peut-être que cette scène de rencontre et de furtive danse enfantine a existé, et qu’elle peut nous éclairer. Peut-être qu’une femme réussira à quitter la montagne puis à y retourner, avec l’enfant. Peut-être que la danse se remettra enfin à exister.
Alors, en attendant, on s’arrête et on écoute, comme à la radio, et on se demande : comment fait-on rentrer les moutons, les raies et les rêves dans des boîtes, dans des fioles, dans des flacons, ou bien, comment est-ce que nous, on s’échappe des boites, pour marcher et danser ?
Est-ce que vous vous connaissez le Bon gros géant de Roald Dahl ? Il capture les rêves dans des grottes et les range dans des fioles, pour pouvoir les souffler aux oreilles des enfants pendant leur sommeil. Peut être qu’on pourrait toutes et tous s’y mettre.
En attendant, ce mois-ci, on écoute :
Carte postale, Emmanuelle Tornero
La neige des cartes postales ne fond jamais
Apprivoiser, Pauline Fontaine
(bruitages de Nicolas Besle, musiques de la fanfare Ciocărlia (Cucuritza et Moldavian Moon))
Une rue de Séville. Une fanfare. Deux enfants dansent. Se rencontrent.
Le dernier rêve de l'humanité, Jean-Christophe Cros
Je rentre tout juste d’Erfurt en Allemagne où je me suis rendu pour enquêter sur le dernier rêve de l’humanité.
Seuils, épisode 3 : La lettre tâchée, Marie HL
Dernier épisode dans l'univers de Brasília avant de rejoindre une nouvelle destination utopique.
(Troisième épisode d'une série radiophonique sur le thème de l'utopie, plus précisément des utopies urbaines et rurales ayant déjà été concrètes ou pas. Chaque épisode est une bribe de fiction autour de trois personnages récurrents, un père et ses deux filles, mise en scène dans des espaces utopiques différents.)
Pièce numéro deux, Nausica Gloris,
Une boîte, une quête d'identité, un prénom oublié.
1.2, Juliette Buffard,
Une balade sonore et poétique, en bourgogne, la nuit
Mais aussi :
- Plain gold ring, White magic
- Moldavian Moon, Fanfare Ciocărlia
- Mein Schatz, The Dreams
- Aujourd’hui c’est toi, Nicole Croisille
- After hours, The Velvet Underground
- Midnight summer dream, The Stranglers
Jingles etc. : Jean-Christophe Cros
Présentation : Iris Kooyman
Montage et coordination : Emmanuelle Tornero
Visuel : Luca Blanchet