Le récit incarné d’une lutte sociale
Metteuse en scène de théâtre, amoureuse des textes contemporains autant que des textes antiques ou classiques, Anne-Laure Liégeois s’intéresse particulièrement dans ses créations au thème du pouvoir et du jeu des corps. En adaptant au plateau le roman d’Arno Bertina Des châteaux qui brûlent (Verticales, 2017), elle trouve là défi à sa (dé)mesure !
Ce livre choral raconte la folle épopée des salariés d’un abattoir de poulets bretons promis à la liquidation. Derrière le récit de la lutte ouvrière, la révolte des « exclus » face à la violence du système économique, il y a aussi l’ivresse du collectif, la force, l’énergie, la joie qu’on y puise.
"La littérature, dit Arno Bertina, apparait pour moi comme une façon de répondre à la vie humiliée (…) de relever des individus qu’on nous présente, le reste du temps, comme accablés." L’individu dans le collectif, le corps de chair et d’os dans le corps social, voilà ce qui intéresse Arno Bertina quand il ausculte les organismes dans leur environnement économique.
L’écrivain dialoguera avec Arnaud Le Marchand, qui coiffe la double casquette d’enseignant-chercheur en économie (économie du travail, économie urbaine dans la mondialisation) et de sociologue à l’université Le Havre Normandie.