Quand on parle de mixité sociale à l'école c’est souvent pour en déplorer l’absence et évoquer son pendant, la ségrégation sociale à l'école. Les familles privilégiées, de classes moyennes et populaires ont ainsi chacune leur école pour leurs enfants.
En cause, la carte scolaire. Une affectation des enfants dans les établissements en fonction de leur lieu de résidence. Comme les lieux de résidence sont ségrégués, de fait les écoles sont ségréguées. Quartier chic, école publique chic. Quartier ghetto, école ghetto. Et pour ceux qui ne trouveraient pas leur bonheur scolaire près de chez eux et qui en auraient les moyens financiers, il y a toujours les écoles privées qui peuvent librement recruter leurs élèves. Et voilà. Chacun reste entre soi et les poules sont mieux gardées. Fin de l’histoire.
Et si l’histoire ne s'arrêtait pas là. Et si la ségrégation sociale des écoles n'était pas une fatalité. A partir de 2015 des expérimentations de mixité sociale ont été menées un peu partout en France aussi bien à Paris qu’en zones rurales. Ces expériences ont été évaluées par des chercheurs. Et devinez quoi? Ça marche!
Avec mon invité, Youssef Souidi, doctorant à l'Ecole d'Economie de Paris et à L'École des hautes études en sciences sociales, nous allons tout d’abord nous intéresser à la ségrégation scolaire et à ses déterminants. Puis Youssef Soudi nous parlera de ces expériences de busing où les élèves vivant dans des tours entrent dans des lycées de centre ville ou encore des modifications de carte scolaires pour plus de mixité sociale et pour le bonheur de nombreuses familles.